lundi 31 décembre 2007
L’Atlantide : le come-back
Il en aura fait couler de l’encre, le célèbre continent englouti ! Dire que l’origine de la légende remonte à plus de vingt siècles, apparaissant pour la première fois sous la plume de Platon : « Une grande île située au-delà de Gibraltar et nommée Atlantide. » On croyait le mythe refoulé au fin fond des consciences et de l’imaginaire mais… non !
Nous revoilà plongés, une nouvelle fois, au cœur de ce mystère pour le plus grand plaisir des « Atlantomanes ».
Le récit commence sur deux découvertes presque simultanées : la découverte d’un disque en or, parsemé de caractères inconnus, dans une épave et, un papyrus découvert sur une momie égyptienne, mentionnant le nom de la fameuse cité. Et le récit s’emballe : rencontre des différents experts et témoins des découvertes, déchiffrage de l’écriture, repérage du site où se trouvent les restes de la plus vieille civilisation du monde et exploration du dit site. Que du bonheur… ou presque ! Il est vrai qu’on se laisse emporter par les explications et autres théories des personnages mais il y a un hic, et un fameux ! « Tu peux oublier l’Atlantide pour le moment. On vient de tomber sur un sous-marin nucléaire russe. »
Et voici comment transformer un récit d’aventure en tentative de best-seller : prenez une histoire, aussi simple soit-elle, et ajoutez-y un trafic d’armes, un espionnage (le cas ici) ou une magouille politique à deux balles ! Voilà ! Pourtant ça ne partait pas trop mal…hélas ! On finit même par se demander si le titre du roman est bien choisi puisque la découverte de la légendaire cité d’Atlantis ne prend qu’un chapitre, le douze d’ailleurs ! alors que l’exploration du vieux sous-marin russe englouti en prend cinq et sans nous tenir vraiment en haleine !
Ensuite, on repart en direction d’un temple atlante pour se retrouver soixante pages plus loin en confrontation avec le méchant-qui-veut-dérober-les-missiles-nucléaires-du-sous-marin et qui n’est d’autre que le – surprise !- père d’un des membres féminins de l’expédition, membre qui fait, par ailleurs, les yeux doux au héros principal. Sans commentaire. Septante pages plus tard, exit le méchant et on replonge dans le cœur du temple millénaire pour une finition en apothéose sur une théorie intéressante de l’auteur quant à l’origine de l’anéantissement de l’Atlantide.
On a presque pas l’impression de lire deux romans en un, et c’est pas du bonus !
Et l’écriture dans tout ça ?
Mystère ? La mise en bouche, les premières découvertes effectuées ainsi que la révélation du pourquoi de la destruction de la civilisation atlante, sont écrites très simplement. On a l’impression de lire les écrits d’un professeur amoureux de son art, l’archéologie, et désireux de tout nous révéler, tant les détails sont nombreux et croustillants. Pas de doute là-dessus, David Gibbins est bien Docteur en archéologie. Et puis, il y a le reste, les trop nombreuses explications techniques et ultra soporifiques qui rendent la lecture difficile et très ennuyeuse. « Le masque était un casque enrichi au silicium qui suivait étroitement la forme du visage. Une fois prêt, Costas aida Katya à mettre son backpack, un équipement aérodynamique en polypropylène qui comportait un recycleur d’oxygène compact, un détendeur à deux étages et un tribouteilles renforcé au titane rempli à huit cents fois la pression ambiante. Les bouteilles de l’UMI étaient ultralégères et peu encombrantes, moins lourdes que l’ancien bloc monobouteille du scaphandre autonome et ergonomiques. Par conséquent, ils se rendaient à peine compte du volume supplémentaire. » Si, si ! Ou encore « Qu’est-ce que c’est que cette pellicule blanche ? demanda-t-elle. Toutes les surfaces étaient recouvertes d’une couche pâle semblable à de la glace. (…) C’est un précipité, répondit Costas. C’est sans doute le résultat d’une réaction d’ionisation entre le métal et le dioxyde de carbone, dont le niveau s’est élevé après l’arrêt des absorbeurs-neutralisateurs. » Merci Costas !
On se demande qui est à blâmer, l’écrivain, pour ne pas savoir mettre le halte-là dans ses explications ou l’éditeur, pour ne pas avoir demandé à l’auteur de calmer son emballement et d’avoir laissé publier ces passages qu’on croirait sorti d’un syllabus de polytechnicien.
On l’aura compris, Atlantis n’est pas ce que l’on peut appeler un roman à lire absolument. Pourtant, les découvertes du disque d’or et du papyrus étaient loin d’être inintéressantes et la théorie de l’auteur sur la fin de la civilisation atlante reste très innovante et donne à réfléchir. Il est dommage que David Gibbins se soit amusé à alourdir le récit tant avec ses explications techniques qu’avec l’intrigue politico-conne. Un roman conseillé, dès lors, aux seuls férus de civilisations disparues ou aux inconditionnels du mythe antique de Platon.
J.W.
samedi 29 décembre 2007
Réactions sur la playlist
Extreme - Play with me
Beastie Boys - Fight for your right to party
John Dahlback - Blink
Dave Gahan - Kingdom
Dropkick Murphys - Johnny, I hardly knew ya
Feist - My moon my man (Boys Noize Remix)
Lucio Battisti - I giardini di marzo
Lynyrd Skynyrd - Freebird
Pauline Croze - T'es beau
Rage Against the Machine - Killing in the name of SebastiAn
Ratatat - Lex
Sarah Bettens - Daddy's gun
The Tellers - Second category
Tryo - Con par raison
Just Jack – Lovefool
S.C.
La Playlist
mercredi 12 décembre 2007
ROD THE TV
R.O.D (Read Or Dream) reste une série originale et surprenante. Les premières images donnent déjà un bel aperçu de l’ambiance et du style choisi et voulu par l’auteur Hideyuki Kurata. Le générique s’ouvre sur une silhouette de femme qui rappelle sans aucun doute celui de Drôles de dames, une série culte de la fin des années 70, mettant également en scène trois héroïnes courageuses et sentimentales. Ce générique est d’ailleurs assez bien fait. L’auteur réussit à alterner plusieurs styles différents offrant aux téléspectateurs des passages d’action, des moments plus posés, le tout entrecoupé de dessins plutôt sexy.
Le thème du papier utilisé comme arme attire directement l’attention. Quoi de plus banal et « inoffensif » qu’une feuille de papier? Mais qui ne s’est jamais coupé avec ça? Ajoutons à cela, des personnages charismatiques et bien dessinés, un scénario débordant d’action et de sensibilité et surtout une scène finale très intéressante. Imaginez Londres où les récits de Sir Arthur Conan Doyle et d’Herbert Orson Wells fusionnent pour aménager le royaume au goût d’un Leader naissant : The Gentleman.
J.H.
lundi 10 décembre 2007
Un grand "Віго Moртэнсэн" pour un grand film
"Віго Moртэнсэн", Vigo Mortensen en version russe, est à l'affiche du dernier film de David Cronenberg: Eastern Promises (Les promesses de l'ombre), un thriller noir et violent sur le milieu des gangs russes à Londres. L'acteur a vraiment la tête de l'emploi.
Anna, sage-femme retrouve le journal intime d'une jeune fille russe qui meurt durant son accouchement. Cherchant à retrouver la famille de l'enfant, elle tombe sur un vieux monsieur, patron d'un restaurant russe. Bien vite, Anna (interprétée par la belle Naomi Watts) se rend compte que le vieillard aux apparences sages, n'est autre qu'un boss de la mafia russe. Son chauffeur et homme de sales besognes, Nikolai (Vigo Mortensen) est balancé entre la belle infirmière et sa loyauté envers le gang.Kirill (Vincent Cassel), le fils du chef le considère en plus comme son meilleur ami. Petit à petit, Anna met son entourage en danger en continuant à roder autour du monde de la mafia russo-londienne.
Soulignons d'abord, que David Cronenberg est égal à lui-même en signant un film monstrueux , tout en intensité. Il n'y a pas à dire après American Gangster le mois dernier, nous sommes vraiment gâtés côté films de gangster, en cette fin de l'année 2007. Les acteurs ajoutent une plus-value à cette histoire déjà très bien tramée à la base. Vigo Mortensen, en accomplisseur des basses besognes du gang, est tout simplement glacial dans ce film: la tête, l'accent, les rictus, tout y est.. on croirait voir Poutine! Vincent Cassel est tout aussi excellent: on croirait qu'il a toujours parlé russe. Il montre encore une fois toute l'étendue de son talent et, il semble être le nouveau petit chouchou français du cinéman américain (après ses rôles dans Ocean's twelve et sa suite). Maintenant, soyons sérieux (et augmentons nos chances auprès de la bellissima Monica Bellucci), il pourrait rester dans ce rôle toute sa vie, on croirai qu'il est né comme ça tant sa tête colle bien au personnage : un rustre soiffard, affamé de violence et d'alcool.
Enfin pour conclure, il faut souligne que la scène finale, d'une violence innouie et tout en nudité, vaut vraiment plus que le détour tant pour les mecs, que pour les filles! Bon film! La bande-annonce
A.S.
Deux beaux navets au ciné
Les deux mondes: Poelvoorde joue les messies
Le marathon de Benoît Poelvoorde démarre sur les chapeaux de roues avec la sortie du film Les deux mondes, suivi dans de Cow-Boy, Les randonneurs à Saint-Tropez et le futur blockbuster français de l’année 2008 : Astérix aux jeux Olympiques. Attention au risque d’indigestion pour tous ceux qui ne le supportent pas ! Pour son premier rôle dans un film fantastique, notre comédien national se montre plus en forme que jamais. Dommage que le spectacle ne soit pas à la hauteur de son talent…
Dans un rôle taillé sur mesure, Benoît Poelvoorde incarne un restaurateur de tableaux falot dont la vie s’écroule du jour au lendemain : après avoir retrouvé son atelier complètement inondé et avoir perdu son travail, sa femme lui annonce brutalement qu’elle le quitte pour un autre. Complètement abattu et égaré, il se réfugie chez ses parents. C’est dans leur cuisine que le pauvre homme se retrouve mystérieusement aspiré dans le sol. Traversant le temps et l’espace, il atterrit dans un monde primitif où une peuplade primitive, prisonnière d’un tyran cannibale et de son armée, voit en lui le messie qui la libérera enfin de l’oppression.
Disons le tout de suite, ce film ne restera pas dans les annales comme étant un véritable chef-d’œuvre humoristique. Si l’idée loufoque proposée par le scénario fonctionne plutôt bien, elle n’est pas suffisamment exploitée sur la longueur par le réalisateur Daniel Cohen qui nous pond un spectacle manquant de saveur et d’excitation. Heureusement, un magistral Benoît Poelvoorde montre l’étendue de son talent d’acteur comique tout en nous régalant de savoureuses répliques piquantes et cyniques.
Comme la plupart des films contemporains produits dans l'Hexagone qui visent un grand public, Les deux mondes est une super-production à la sauce hollywoodienne où l’on ne s’ennuie pas, certes, mais où le manque d’ambition et de profondeur est flagrant. Sans Poelvoorde, ce film serait passé directement aux oubliettes, un peu comme tous les films de Patrick Sébastien. Si vous avez envie de vous détendre en abandonnant temporairement votre cerveau à l’entrée du cinéma ou, tout simplement si vous êtes fan de l’acteur namurois, alors ruez-vous sans tarder dans les salles obscures pour découvrir ce film. Si vous avez envie de rouler des mécaniques, par contre, passez votre chemin sans vous retourner.
Hitman: histoire de "gunfights vidéoludiques"
Hitman est la nouvelle adaptation d’une série de jeux vidéo au succès mondial. Armé d’un budget conséquent, ce thriller survitaminé n’est qu’une suite de tueries sans saveur au scénario tenant sur un ticket de métro.
L’histoire est des plus basiques de la première à la dernière seconde : l’agent 47, un tueur professionnel dégommant tout sur son passage se retrouve lui-même au centre d’un mystérieux contrat où la C.I.A., le F.B.I. et même Interpol entrent en scène. Ça canarde de partout pendant nonante minutes alors que le récit s’essouffle en moins de temps que Carlos pour courir un cent mètres !
Timothy Olyphant incarne sans aucune conviction l’agent 47 dans une aventure calquée sur les péripéties de James Bond et de Jason Bourne. Produit par EuropaCorp (la société de Luc Besson) et réalisé par Xavier Gens, un néophyte français, ce film est à l’instar de toutes les autres adaptations de jeux vidéo : un bon gros navet bien juteux. Depuis 1992 et la sortie de Super Mario Bros, les studios cinématographiques américains et européens ont bien compris que les adaptations de jeux vidéo au cinéma représentaient une manne financière extraordinaire et quasi inépuisable. Les gamers ont toujours rêvé de voir leurs personnages virtuels préférés sur grand écran. Si leurs souhaits ont été exaucés, les résultats obtenus sont des plus médiocres et souvent ridicules, les films ne proposant que des scénarios misérables où l’objectif recherché est tout simplement de vider les poches des férus de jeux vidéo. Alors que de talentueux cinéastes n’arrivent pas à trouver écho pour leurs différentes idées auprès des producteurs, il est regrettable de constater que ces derniers ne semblent prendre en compte que des projets rentables et médiocres. La loi de l’argent est partout, même dans le septième art, et les pigeons sont les spectateurs qui vident leurs poches pour des films sans personnalité. Malheureusement, les choses sont loin de changer vu les scores monstres réalisés par ce genre de film. Pour ceux qui désiraient goûter aux joies d’un véritable thriller qui s’écarte des sentiers battus des blockbusters, précipitez-vous sur Les Promesses de l’ombre (voir critique), le nouveau chef-d’œuvre de David Cronenberg.
J.D.
mardi 27 novembre 2007
Dossier spécial électro - Chemical Brothers vs. Daft Punk
Double actualité pour Chemical Brothers et Daft Punk, les monstres de la scène électro. Ces deux duos ont fait jumper plus d’un clubber et, ils sont aujourd’hui au sommet de leur art. Chem Bro’ se produisait à Anvers le 23 novembre. Les Daft sortaient un CD live cinq jours plus tôt. C’est l’occasion de comparer les deux titans dans un combat audiovisuel, catégorie poids lourds. Que le meilleur gagne!
Ding Ding !
On the red corner : Chemical Brothers. Actifs depuis 1992, les deux mancuniens ont produit six albums, sept compilations et lives (plus un livre) ainsi qu’un DVD de concert. Tom Rowlands et Ed Simons sont considérés comme les créateurs du Big Beat, mouvement suivi par des artistes britanniques comme Fatboy Slim ou encore The Prodigy. Leurs succès sont des classiques de la musique électronique : que celui qui n’a jamais transpiré sur Hey Boy Hey Girls me jette la première pierre.
On the blue corner : Daft Punk, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem Christo, de leurs vrais noms. Ils ont eux aussi commencé à jouer en 1992, mais n’ont produit que trois albums (soit la moitié par rapport à leurs adversaires du jour) pour cinq compilations et lives (plus trois DVD’s). Pères spirituels du mouvement French Touch, ils ont également fait avancer l’histoire de l’électro. Leur titre Da Funk était l’un des premiers de ce type à être passé en radio.
S’il y a un écart entre les deux groupes au niveau de la production de disques, il est à souligner que chaque fois qu’ils sortent un CD, il s’agit d’un nouveau style, voire d’un nouveau concept.
Round two : style
Si les Chemical Brothers n’ont simplement jamais misé sur leurs gueules de vieux ados, le problème de l’image est bien plus important pour les Daft Punk. Au début de leur carrière, on les associait à l’homme à la tête de chien (à cause du clip de Da Funk) mais, désormais, les deux Français apparaissent systématiquement couverts de masques de robots. Ils se confiaient au magazine Les Inrockuptibles, en 2001 : « avec les casques de robots, nous trouvons nos têtes plus belles que nos têtes humaines. Les robots sont beaucoup plus amusants que nous sur la couverture des magazines. Quelle est la part de calcul et celle de la pudeur ? Impossible de répondre. On est prêts à donner beaucoup de choses, beaucoup de nous - mais en musique - sans nécessairement payer de notre personne. » Une chose est certaine, ces deux groupes ont donné une forme assez précise à la logique de l’anonymat pour les artistes électro. Si les visages sont inconnus, l’aspect visuel n’en est pas pour autant négligé. Les Daft ont travaillé avec le réalisateur français Michel Gondry et le le dessinateur de manga Leiji Matsumoto (papa d’Albator) pour leurs clips.
Qu’en est-il des performances live ? Il est difficile de les décrire.
Les Daft Punk sont en tournée mondiale depuis un an et demi. Musicalement parlant, il s’agit d’un énorme remix de leurs trois albums : une confrontation de ces trois différents univers. Le mariage est réussi, le CD live est là pour en témoigner. L’euphonie des morceaux donne encore mieux que sur les albums originaux. Le spectacle est agréable à vivre : en voyant les deux robots sur leur pyramide de lumières, on a l’impression de vivre un feu d’artifice d’une heure quart. Ce show visuel ajoute une dimension singulière au gros mix : on est transporté dans leur monde, on les suit dans un voyage, emportés par l’harmonie lumineuse.
L’aspect visuel est tout aussi présent dans le show des Chemical Brothers. Ces derniers apparaissent au public à visages découverts derrière, non pas des platines mais, des ordinateurs et des synthés. Leur trip est très différent : plus durs à supporter, les sons sont rêches, pas forcément planants. Lors de leur live, les Britanniques commencent par enchaîner leurs succès : Do it again, Galvanize, Hey Boy Hey Girl ou encore Get yourself High sont balancés dans les quinze premières minutes. Le reste consiste en une recherche de sons dissonants, un peu à la manière de Pierre Henri. Cette expérience quasi chimique s’accompagne d’une succession d’images rapides et psychédéliques. Dans une interview parue sur http://www.blogger.com/www.myspace.com/radiordl, Tom Rowlands s’explique : « Les vidéos (projetées en concert) sont créées par l’un de nos amis, Adam Smith. Il nous accompagne depuis nos débuts. Quand nous créons des sons, ça vient d’une idée de l’un de nous deux, mais nous collaborons étroitement avec lui. » A propos de ce troisième homme, Ed Simons ajoute : « C’est probablement la personne qui nous apporte le plus. » Le mystère est levé sur l’ambiance particulière de leur live : les deux DJ’s sont accompagnés d’un VJ (pour Vidéo Jockey).
Final round : and the winner is …
Après avoir poussé la musique électronique jusqu’à ses limites auditives, Chemical Brothers et Daft Punk se concentrent désormais particulièrement sur le VJing live. La projection d’image sur de l’électro est on ne peut plus à la mode en boîte : le club mythique Fuse, à Bruxelles, organisait d’ailleurs, samedi dernier, un véritable festival où les VJ’s étaient aussi importants que les DJ’s.
En se produisant partout dans le monde, nos deux groupes électro sont en train de révolutionner la performance live, vulgarisant ainsi le Vjing. Ils enclenchent actuellement une tendance de la musique jamais exploitée sous cette forme auparavant, restant de cette façon les pionniers d’un genre audiovisuel.
And the winner is … la musique bien sûr.
Entre les deux groupes ? A vous de juger, comme toujours.
S.C.
Coppola de retour de son Odyssée
Dix ans qu’on attendait cela : depuis l’Idéaliste, plus de trace de "Coppola père" dans les revues cinématographiques. Fuyant les films à gros budgets (qu’il enchaînait pour éponger une énorme dette), le réalisateur de la trilogie du Parrain, d’Apocalypse Now ou encore de Dracula, a pu laisser libre cours à sa fantaisie pour L’homme sans âge. L’histoire se déroule en Roumanie : un professeur de linguistique est enfermé dans l’œuvre de sa vie, des recherches qui doivent le mener à l’origine du langage. Or, devenu trop vieux, il semble ne pas pouvoir terminer son travail. De sortie, il est touché par la foudre et rajeunit miraculeusement. Le tout, filmé avec la maestria de Coppola, nous plonge dans un film qui gagne en intensité au fil du temps. Ce chef-d'oeuvre nous plonge dans le mythe de Faust : un homme qui avait vendu son âme au diable pour accéder à l’éternité. Et Coppola semble de ceux-là, lui qui a longtemps souffert du succès du Parrain : tous ces projets vraiment personnels n’ont pas étés pris en compte par Hollywood. Il a donc navigué de superproductions en superproductions. Et puis, hop, plus de Francis. Il investit dans les vignes et, il fait fortune. Et aujourd’hui, le cinéaste se fait plaisir et s’est fixé ni plus , ni moins de faire un film par an…histoire de rattraper le temps perdu… Tiens, tiens… ça nous rappelle quelque chose !
A.S.
Ps : ne vous étonnez pas s’il n’y a pas de générique de fin : c’est voulu par l’auteur… et ça surprend. Il est décidément génial ce Francis ! Bande originale du film
La seconde guerre mondiale revisitée
« 1945, la France et la Grande-Bretagne ont gagné la guerre depuis quatre ans ». Jean-Pierre Pécau, on le voit, prend une certaine liberté avec l’Histoire. Si les Alliés ont triomphé de l’Allemagne, le conflit n’en est pas terminé pour autant : la lutte entre les Nazis et L’URSS se poursuit, au grand bonheur de l’Ouest. Mais tout n’est pas rose pour les services spéciaux français : le dirigeable Charles de Gaulle, sensé rallier Paris à Tokyo, en passant par le Pôle Nord, n’est pas arrivé à bon port. Accident ? Rien n’est moins sûr ! Nestor Serge, journaliste à France-Soir se voit invité par son rédacteur en chef à prendre place dans la mission de secours devant se rendre sur le lieu de l’accident, situé dans les glaces de l’Arctique. Avant l’embarquement en direction de la banquise, le journaliste se verra révéler de bien sombres secrets. En effet, les Nazis manigancent quelque chose au pays du Papa Noël. Hitler et son bras droit Himmler, tous deux inconditionnels d’ésotérisme, tentent depuis 1933 de s’allier aux forces obscures. Pas infructueuses les recherches ! Les porteurs de croix gammée voient leur armée renforcée dès 1945 par des troupes d’élite surnaturelles ; des S.S. Tibétains capables de se transformer en loups-garous… Et puis quoi encore ? Hé bien, rajoutez à cela des tirs de rockets fantômes qui proviennent selon des sources sûres du Groenland et qui, justement, sont responsables de l’échec du vol inaugural du Charles de Gaulle et, vous aurez « presque » toute la recette d’un excellent premier tome ! Il est vrai que l’on pourrait crier au scandale devant tant de "tant"… Mais l’ensemble se tient et on attend avec impatience les prochains numéros pour savoir notamment comment l’auteur va s’en sortir pour dénouer l’intrigue ! On est également soufflé par les très bons dessins d’un certain Léo Pilipovic.
On pourrait croire que seuls les férus de science-fiction ont une chance d’être conquis, les autres ayanr d’ailleurs peut-être déjà arrêté de lire l’article mais, l’ambiance générale à elle seule, vaut le détour. Il plane sur la B.D une nostalgique odeur d’Audiard et on croirait lire des dialogues signés par le grand Michel. « - Vous avez lu… - Je suis en vacances, patron, je lis rien en vacances. Ça me repose les yeux… Ah merde… On sait ce qu’il c’est passé ? (référence au « Charles de Gaulle ») – Si on savait, ça serait sur 5 colonnes à la une, y’a pas que les yeux qu’il faut remettre au boulot, mon petit Nestor. » Ou encore « - Non, les ordres de la centrale sont de tenir le quartier coûte que coûte. Comme le dit le camarade Staline, un vrai communiste ne recule jamais. – C’est le truc pour se débarrasser des communistes, il suffit d’attendre qu’ils aient fini d’obéir aux ordres ! » Comme on le voit, les répliques fusent et les personnages à eux seuls donnent le ton. Les auteurs se sont également permis une caricature de Lino Ventura agrémentée de la célèbre réplique : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. »
On l’aura compris, l’auteur s’écarte quelque peu de la vérité historique…Quoique…Un premier tome réussi donc, mais l’ensemble pourrait vite s’écrouler au fil des albums. Une seule chose à faire dès lors : attendre le second volet de pied ferme.
J.W.
Le grand jeu, Jean-Pierre Pécau, Léo Pilipovic, Thorn. Editions Delcourt.
vendredi 23 novembre 2007
Du manga au cinéma
Voici notre premier reportage culturel.
Bien que les mangas connaissent à l’heure actuelle un franc succès, les japanimations (mangas animés) ne sont pas encore entrées dans les mœurs. Pour marquer le coup, nous nous sommes rendus au festival Mangattitude à Imagibraine. Même si le succès n’était pas forcément au rendez-vous, notre attention a été attirée par cet événement. Le son laisse à désirer, il faut bien le reconnaître, mais l’image vaut le détour.
J.H - S.C
lundi 19 novembre 2007
Littérature: Les cancres reconsidérés
Et tout commence par un mauvais début : un piètre départ dans la scolarité pour le jeune Daniel Pennacchioni. Oui, le roman est largement autobiographique. On se laisse raconter les déboires du cancre qu’était Pennac avant de devenir l’auteur à succès d’aujourd’hui. Fort de son expérience, il explique comment le mauvais élève, persuadé d’être un con, se renferme dans sa propre nullité. Mais pas de panique, il suffit de bien peu de chose pour tirer d’affaire un abonné aux zéros. « Les professeurs qui m’ont sauvé (…) n’étaient pas formés pour ça. Ils ne se sont pas préoccupés des origines de mon infirmité scolaire. Ils n’ont pas perdu de temps à en chercher les causes et pas davantage à me sermonner. (…) Ils ont plongé. (…) Ils ont fini par me sortir de là. Et beaucoup d’autres avec moi. Ils nous ont littéralement repêchés. Nous leur devons la vie. » Ne vous y trompez pas ! Daniel Pennac ne tombe jamais dans le mélodrame ni dans la critique moralisatrice d’un système scolaire en perdition. Il ne cherche pas de coupable, il ne fait que constater la difficulté - qu’elle provienne de conflits familiaux, sociaux ou tout simplement d’un manque de confiance en soi - que présentent certains jeunes à décrocher leur baccalauréat. Il traite les cancres avec réalisme et casse l’image de l’imbécile heureux, content de foutre la pagaille, du "je-m’en-foutiste" de la première heure. Le mauvais élève est généralement un adolescent malheureux, blasé, qui n’en fout pas une, non pas par plaisir mais par peur de ne pas comprendre, de se voir confirmer qu’il est bien celui qu’il croit être. « (…) en profiter pour résoudre quelques problèmes, à commencer par les plus urgents de tous : cette peur de ne pas y arriver, cette tentation de t’en foutre (…). Il y a des tas de gens, dans cette ville, qui ont peur de ne pas y arriver et qui croient s’en foutre… Mais il ne s’en foutent pas du tout ; ils friment, ils dépriment, ils dérivent, ils gueulent, ils cognent, ils jouent à faire peur (…) » Le cancre devient ici, non pas l’élève à rejeter, le pollueur des bonnes consciences mais le jeune à rassurer, à persuader qu’il a des capacités intellectuelles. Répétons que ce roman-document contient de petites parcelles de vie de Daniel Pennac. Les pages sont parsemées d’anecdotes relatives au travail de ce dernier avec ses élèves et, les méthodes utilisées par le professeur Pennacchioni font souvent réfléchir et parfois sourire. A souligner que tout n’est pas toujours rose et que l’auteur de la saga Malaussène n’hésite pas à nous parler de certains échecs rencontrés au cours de sa carrière.
L’amour des livres
On n’y coupe pas et honnêtement, tant mieux ! Impossible pour Daniel Pennac de ne pas faire référence à des œuvres littéraires. C’est un plaisir de lire une tirade, au détour de l’une ou l’autre page, d’un des auteurs appréciés par l’écrivain, plaisir de la lecture qu’il essaie d’inculquer à ses élèves et plaisir de rappeler ou de faire connaître à ses lecteurs des noms et des envolées lyriques. Et comme il le dit lui-même « M’occuper d’eux (les élèves) avec le clair souvenir de ce que je fus. Pour le reste, la littérature ! Le roman ! L’enseignement et le roman ! Lire, écrire, enseigner ! »
Et le mystère Renaudot dans tout ça ? Magouille ? Mystère… On dira qu’il y a deux sortes d’écrivains, ceux qui écrivent pour le plaisir d’écrire et ceux-là : « Ceux-là n’écrivent pas pour écrire, mais pour avoir écrit » confer Daniel Pennac in La petite marchande de prose. En gros, Pennac écrit par plaisir, pour se faire plaisir et j’imagine pour nous faire plaisir aussi. Il n’est sûrement pas de ceux qui relatent une histoire dans le but d’obtenir une récompense. Mais voilà, un beau jour, il reçoit un prix, Renaudot de surcroît. Va-t-il cracher dessus? Va-t-il le refuser ? Non bien entendu ! Et depuis lors, certains s’acharnent en criant à l’injustice. Il est vrai que le Renaudot récompense les meilleurs romans, pas les essais ! Mais si Chagrin d’école n’est pas un roman-fiction, on ne peut pas non plus le cataloguer comme essai. On dira qu’il s’agit d’un roman autobiographique avec des réflexions propres à l’auteur et un brin de fantaisie. Rappelons que Chagrin d’école est écrit sur le même modèle que Comme un roman, œuvre « Pennacienne » sortie en 1992 sur le thème du plaisir de la lecture, livre publié chez Folio et non pas chez Folio Essais. Vive la polémique ! De plus, l’écrivain est-il responsable? A t–il des comptes à rendre ? Et puis, entre-nous, le Prix Renaudot… Qu’est-ce qu’on s’en fout ! Daniel Pennac s’est vu décerner le prix, tant mieux pour lui ! Bien idiots ceux qui achètent un livre simplement parce qu’il a reçu l’éloge. Et quand on voit le nombre de romans soporifiques et facilement moralisateurs ou d’essais pompeux qui reçoivent ce genre de prix, (oui, j’ai envie d’être médisant !) on se dit que c’est presque une insulte pour Daniel Pennac dont les oeuvres sont loin, très loin heureusement, de ce qui peut se faire en la matière.
jeudi 15 novembre 2007
Ciné: sélection 05/11 - 16-11
A la sortie de la salle obscure, un seul mot sort de ma bouche : "chef-d'oeuvre". Comment ne pas penser autrement? C'est très simple, depuis le Parrain ou encore Scarface, aucun film centré sur la mafia ne m'avais autant "pris aux tripes".
Tiré d'une histoire vraie, le nouveau Ridley Scott décrit à merveille l' "urban jungle" qu'était New-York dans les Sixties. Dans ce film, le boss c'est Franck Lucas ( incarné par un Denzel Washington "glacial") : d'abord chauffeur de Bumpy Johson - le gangster qui contrôle Harlem à l'époque - qui se fait refroidir en pleine rue, il devient le Parrain du quartier. Comment? Très simple, à une époque où l'héroïne se consomme comme des petits pains à N-Y city, Franck Lucas a un coup de génie: il se sert des cercueils de soldats morts au Vietnam pour acheminer de la "pure" aux Etats-Unis. Résultat des courses, il vend un produit de meilleure qualité que la concurrence mais, à un prix moindre.Du coup, le parrain black, qui tire sa façon d'opérer de la mafia made in Little Italy, amasse une fortune inespérée. La suite, est un polar d'une qualité rarement vue ces derniers temps. Car de l'autre côté, l'inspecteur Richie Roberts, incarné par un Russel Crowe amateur de femmes et incapable de gérer sa vie familiale, essaie de donner un rude coup au trafic de stup'.
Le résultat est remarquable: Ridley Scott, le réalisateur de Gladiator, nous sert un polar comme je n'en avais pas vu depuis très longtemps! On a tout simplement l'impression de regarder une version black du Parrain...
La bande annonce
Auf der anderen seite (De l'autre côté): Akin fait le lien entre ses deux cultures
Passé à un doigt de la Palme d'or à Cannes, le film de Fatih Akin avait tout de même reçu deux récompenses : prix du scénario et prix du jury œcuménique. Et autant le dire tout de suite, c'est mérité! Le cinéaste germano-turc réussit, en deux heures, à battir un pont très solide entre ses deux cultures. Avec succès...
Comme on le dit souvent,"le monde est petit" et, Akin le prouve tout au long de ce film. La mort conclut chaque volet du film mais ce qu'il en sort est un vrai message d'espoir, de rencontre entre deux cultures pourtant si éloignées. C'est aussi un message politique: pour l'entrée de la Turquie en Union Européenne comme une voie d'agissement de certaines tensions internes. Ici, le cinéaste turc dépeint parfaitement l'amour qu'il éprouve pour ces deux pays. Car, au final, l'autre leçon a en tirer, c'est que lorsque l'on est soi-disant étranger quelque part, on n'est pas obligé de choisir un côté... Akin montre qu'il tient autant à l'Allemagne qu'à la Turquie. Passons tout de même à un petit topo du film.
Le personnage principal, c'est Nejat dont le père tombe amoureux d'une prostituée turque de Brême. Un soir trop arrosé, il la tue. Nejat fuit sa vie allemande pour habiter Istanbul. Histoire parallèle: Ayten (fille de la prostituée) est un militante d'extrême gauche d'Istanbul, elle fuit son pays pour échapper aux autorités turques. En Allemagne, elle rencontre Lotte, une étudiante de laquelle elle tombe amoureuse. Au fil du film, ces deux histoires s'entrecroisent et Akin montre à quel point d'un côté ou, de l'autre, la mort est la même pour tous. petit extrait
Les fourmis rouges : à mourir d'ennui...
Stardust:
A.S.