Le scénariste de bande dessinée Jean-Pierre Pécau, bien connu notamment pour sa série Arcanes, nous sort Le grand jeu, un récit historico fantastique avec pour toile de fond la Deuxième Guerre Mondiale, où les "méchants teutons" fricotent avec une puissance maléfique.
« 1945, la France et la Grande-Bretagne ont gagné la guerre depuis quatre ans ». Jean-Pierre Pécau, on le voit, prend une certaine liberté avec l’Histoire. Si les Alliés ont triomphé de l’Allemagne, le conflit n’en est pas terminé pour autant : la lutte entre les Nazis et L’URSS se poursuit, au grand bonheur de l’Ouest. Mais tout n’est pas rose pour les services spéciaux français : le dirigeable Charles de Gaulle, sensé rallier Paris à Tokyo, en passant par le Pôle Nord, n’est pas arrivé à bon port. Accident ? Rien n’est moins sûr ! Nestor Serge, journaliste à France-Soir se voit invité par son rédacteur en chef à prendre place dans la mission de secours devant se rendre sur le lieu de l’accident, situé dans les glaces de l’Arctique. Avant l’embarquement en direction de la banquise, le journaliste se verra révéler de bien sombres secrets. En effet, les Nazis manigancent quelque chose au pays du Papa Noël. Hitler et son bras droit Himmler, tous deux inconditionnels d’ésotérisme, tentent depuis 1933 de s’allier aux forces obscures. Pas infructueuses les recherches ! Les porteurs de croix gammée voient leur armée renforcée dès 1945 par des troupes d’élite surnaturelles ; des S.S. Tibétains capables de se transformer en loups-garous… Et puis quoi encore ? Hé bien, rajoutez à cela des tirs de rockets fantômes qui proviennent selon des sources sûres du Groenland et qui, justement, sont responsables de l’échec du vol inaugural du Charles de Gaulle et, vous aurez « presque » toute la recette d’un excellent premier tome ! Il est vrai que l’on pourrait crier au scandale devant tant de "tant"… Mais l’ensemble se tient et on attend avec impatience les prochains numéros pour savoir notamment comment l’auteur va s’en sortir pour dénouer l’intrigue ! On est également soufflé par les très bons dessins d’un certain Léo Pilipovic.
On pourrait croire que seuls les férus de science-fiction ont une chance d’être conquis, les autres ayanr d’ailleurs peut-être déjà arrêté de lire l’article mais, l’ambiance générale à elle seule, vaut le détour. Il plane sur la B.D une nostalgique odeur d’Audiard et on croirait lire des dialogues signés par le grand Michel. « - Vous avez lu… - Je suis en vacances, patron, je lis rien en vacances. Ça me repose les yeux… Ah merde… On sait ce qu’il c’est passé ? (référence au « Charles de Gaulle ») – Si on savait, ça serait sur 5 colonnes à la une, y’a pas que les yeux qu’il faut remettre au boulot, mon petit Nestor. » Ou encore « - Non, les ordres de la centrale sont de tenir le quartier coûte que coûte. Comme le dit le camarade Staline, un vrai communiste ne recule jamais. – C’est le truc pour se débarrasser des communistes, il suffit d’attendre qu’ils aient fini d’obéir aux ordres ! » Comme on le voit, les répliques fusent et les personnages à eux seuls donnent le ton. Les auteurs se sont également permis une caricature de Lino Ventura agrémentée de la célèbre réplique : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. »
On l’aura compris, l’auteur s’écarte quelque peu de la vérité historique…Quoique…Un premier tome réussi donc, mais l’ensemble pourrait vite s’écrouler au fil des albums. Une seule chose à faire dès lors : attendre le second volet de pied ferme.
J.W.
Le grand jeu, Jean-Pierre Pécau, Léo Pilipovic, Thorn. Editions Delcourt.
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