mardi 27 novembre 2007

Dossier spécial électro - Chemical Brothers vs. Daft Punk


Un concert des Daft Punk

Double actualité pour Chemical Brothers et Daft Punk, les monstres de la scène électro. Ces deux duos ont fait jumper plus d’un clubber et, ils sont aujourd’hui au sommet de leur art. Chem Bro’ se produisait à Anvers le 23 novembre. Les Daft sortaient un CD live cinq jours plus tôt. C’est l’occasion de comparer les deux titans dans un combat audiovisuel, catégorie poids lourds. Que le meilleur gagne!
Ding Ding !

Round one : music
On the red corner : Chemical Brothers. Actifs depuis 1992, les deux mancuniens ont produit six albums, sept compilations et lives (plus un livre) ainsi qu’un DVD de concert. Tom Rowlands et Ed Simons sont considérés comme les créateurs du Big Beat, mouvement suivi par des artistes britanniques comme Fatboy Slim ou encore The Prodigy. Leurs succès sont des classiques de la musique électronique : que celui qui n’a jamais transpiré sur Hey Boy Hey Girls me jette la première pierre.
On the blue corner : Daft Punk, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem Christo, de leurs vrais noms. Ils ont eux aussi commencé à jouer en 1992, mais n’ont produit que trois albums (soit la moitié par rapport à leurs adversaires du jour) pour cinq compilations et lives (plus trois DVD’s). Pères spirituels du mouvement French Touch, ils ont également fait avancer l’histoire de l’électro. Leur titre Da Funk était l’un des premiers de ce type à être passé en radio.
S’il y a un écart entre les deux groupes au niveau de la production de disques, il est à souligner que chaque fois qu’ils sortent un CD, il s’agit d’un nouveau style, voire d’un nouveau concept.

Round two : style
Si les Chemical Brothers n’ont simplement jamais misé sur leurs gueules de vieux ados, le problème de l’image est bien plus important pour les Daft Punk. Au début de leur carrière, on les associait à l’homme à la tête de chien (à cause du clip de Da Funk) mais, désormais, les deux Français apparaissent systématiquement couverts de masques de robots. Ils se confiaient au magazine Les Inrockuptibles, en 2001 : « avec les casques de robots, nous trouvons nos têtes plus belles que nos têtes humaines. Les robots sont beaucoup plus amusants que nous sur la couverture des magazines. Quelle est la part de calcul et celle de la pudeur ? Impossible de répondre. On est prêts à donner beaucoup de choses, beaucoup de nous - mais en musique - sans nécessairement payer de notre personne. » Une chose est certaine, ces deux groupes ont donné une forme assez précise à la logique de l’anonymat pour les artistes électro. Si les visages sont inconnus, l’aspect visuel n’en est pas pour autant négligé. Les Daft ont travaillé avec le réalisateur français Michel Gondry et le le dessinateur de manga Leiji Matsumoto (papa d’Albator) pour leurs clips.



Un concert des Chemical Brothers

Round three : live
Qu’en est-il des performances live ? Il est difficile de les décrire.
Les Daft Punk sont en tournée mondiale depuis un an et demi. Musicalement parlant, il s’agit d’un énorme remix de leurs trois albums : une confrontation de ces trois différents univers. Le mariage est réussi, le CD live est là pour en témoigner. L’euphonie des morceaux donne encore mieux que sur les albums originaux. Le spectacle est agréable à vivre : en voyant les deux robots sur leur pyramide de lumières, on a l’impression de vivre un feu d’artifice d’une heure quart. Ce show visuel ajoute une dimension singulière au gros mix : on est transporté dans leur monde, on les suit dans un voyage, emportés par l’harmonie lumineuse.
L’aspect visuel est tout aussi présent dans le show des Chemical Brothers. Ces derniers apparaissent au public à visages découverts derrière, non pas des platines mais, des ordinateurs et des synthés. Leur trip est très différent : plus durs à supporter, les sons sont rêches, pas forcément planants. Lors de leur live, les Britanniques commencent par enchaîner leurs succès : Do it again, Galvanize, Hey Boy Hey Girl ou encore Get yourself High sont balancés dans les quinze premières minutes. Le reste consiste en une recherche de sons dissonants, un peu à la manière de Pierre Henri. Cette expérience quasi chimique s’accompagne d’une succession d’images rapides et psychédéliques. Dans une interview parue sur http://www.blogger.com/www.myspace.com/radiordl, Tom Rowlands s’explique : « Les vidéos (projetées en concert) sont créées par l’un de nos amis, Adam Smith. Il nous accompagne depuis nos débuts. Quand nous créons des sons, ça vient d’une idée de l’un de nous deux, mais nous collaborons étroitement avec lui. » A propos de ce troisième homme, Ed Simons ajoute : « C’est probablement la personne qui nous apporte le plus. » Le mystère est levé sur l’ambiance particulière de leur live : les deux DJ’s sont accompagnés d’un VJ (pour Vidéo Jockey).

Final round : and the winner is …
Après avoir poussé la musique électronique jusqu’à ses limites auditives, Chemical Brothers et Daft Punk se concentrent désormais particulièrement sur le VJing live. La projection d’image sur de l’électro est on ne peut plus à la mode en boîte : le club mythique Fuse, à Bruxelles, organisait d’ailleurs, samedi dernier, un véritable festival où les VJ’s étaient aussi importants que les DJ’s.
En se produisant partout dans le monde, nos deux groupes électro sont en train de révolutionner la performance live, vulgarisant ainsi le Vjing. Ils enclenchent actuellement une tendance de la musique jamais exploitée sous cette forme auparavant, restant de cette façon les pionniers d’un genre audiovisuel.
And the winner is … la musique bien sûr.
Entre les deux groupes ? A vous de juger, comme toujours.

S.C.

Coppola de retour de son Odyssée

L’homme sans âge marque le retour dans le monde du cinéma de ce monstre sacré qu’est Francis Ford Coppola. Le film, à petit budget, n’a rien à voir avec les superproductions auxquelles le cinéaste italo-américain nous avait habitués. Tiré du roman Le temps d’un centenaire de l’auteur roumain Mircea Eliade et, mené par un excellent Tim Roth, L’homme sans âge est un film remarquablement réalisé. Welcome Back, Maestro !


Dix ans qu’on attendait cela : depuis l’Idéaliste, plus de trace de "Coppola père" dans les revues cinématographiques. Fuyant les films à gros budgets (qu’il enchaînait pour éponger une énorme dette), le réalisateur de la trilogie du Parrain, d’Apocalypse Now ou encore de Dracula, a pu laisser libre cours à sa fantaisie pour L’homme sans âge. L’histoire se déroule en Roumanie : un professeur de linguistique est enfermé dans l’œuvre de sa vie, des recherches qui doivent le mener à l’origine du langage. Or, devenu trop vieux, il semble ne pas pouvoir terminer son travail. De sortie, il est touché par la foudre et rajeunit miraculeusement. Le tout, filmé avec la maestria de Coppola, nous plonge dans un film qui gagne en intensité au fil du temps. Ce chef-d'oeuvre nous plonge dans le mythe de Faust : un homme qui avait vendu son âme au diable pour accéder à l’éternité. Et Coppola semble de ceux-là, lui qui a longtemps souffert du succès du Parrain : tous ces projets vraiment personnels n’ont pas étés pris en compte par Hollywood. Il a donc navigué de superproductions en superproductions. Et puis, hop, plus de Francis. Il investit dans les vignes et, il fait fortune. Et aujourd’hui, le cinéaste se fait plaisir et s’est fixé ni plus , ni moins de faire un film par an…histoire de rattraper le temps perdu… Tiens, tiens… ça nous rappelle quelque chose !

A.S.

Ps : ne vous étonnez pas s’il n’y a pas de générique de fin : c’est voulu par l’auteur… et ça surprend. Il est décidément génial ce Francis ! Bande originale du film

La seconde guerre mondiale revisitée

Le scénariste de bande dessinée Jean-Pierre Pécau, bien connu notamment pour sa série Arcanes, nous sort Le grand jeu, un récit historico fantastique avec pour toile de fond la Deuxième Guerre Mondiale, où les "méchants teutons" fricotent avec une puissance maléfique.

« 1945, la France et la Grande-Bretagne ont gagné la guerre depuis quatre ans ». Jean-Pierre Pécau, on le voit, prend une certaine liberté avec l’Histoire. Si les Alliés ont triomphé de l’Allemagne, le conflit n’en est pas terminé pour autant : la lutte entre les Nazis et L’URSS se poursuit, au grand bonheur de l’Ouest. Mais tout n’est pas rose pour les services spéciaux français : le dirigeable Charles de Gaulle, sensé rallier Paris à Tokyo, en passant par le Pôle Nord, n’est pas arrivé à bon port. Accident ? Rien n’est moins sûr ! Nestor Serge, journaliste à France-Soir se voit invité par son rédacteur en chef à prendre place dans la mission de secours devant se rendre sur le lieu de l’accident, situé dans les glaces de l’Arctique. Avant l’embarquement en direction de la banquise, le journaliste se verra révéler de bien sombres secrets. En effet, les Nazis manigancent quelque chose au pays du Papa Noël. Hitler et son bras droit Himmler, tous deux inconditionnels d’ésotérisme, tentent depuis 1933 de s’allier aux forces obscures. Pas infructueuses les recherches ! Les porteurs de croix gammée voient leur armée renforcée dès 1945 par des troupes d’élite surnaturelles ; des S.S. Tibétains capables de se transformer en loups-garous… Et puis quoi encore ? Hé bien, rajoutez à cela des tirs de rockets fantômes qui proviennent selon des sources sûres du Groenland et qui, justement, sont responsables de l’échec du vol inaugural du Charles de Gaulle et, vous aurez « presque » toute la recette d’un excellent premier tome ! Il est vrai que l’on pourrait crier au scandale devant tant de "tant"… Mais l’ensemble se tient et on attend avec impatience les prochains numéros pour savoir notamment comment l’auteur va s’en sortir pour dénouer l’intrigue ! On est également soufflé par les très bons dessins d’un certain Léo Pilipovic.
On pourrait croire que seuls les férus de science-fiction ont une chance d’être conquis, les autres ayanr d’ailleurs peut-être déjà arrêté de lire l’article mais, l’ambiance générale à elle seule, vaut le détour. Il plane sur la B.D une nostalgique odeur d’Audiard et on croirait lire des dialogues signés par le grand Michel. « - Vous avez lu… - Je suis en vacances, patron, je lis rien en vacances. Ça me repose les yeux… Ah merde… On sait ce qu’il c’est passé ? (référence au « Charles de Gaulle ») – Si on savait, ça serait sur 5 colonnes à la une, y’a pas que les yeux qu’il faut remettre au boulot, mon petit Nestor. » Ou encore « - Non, les ordres de la centrale sont de tenir le quartier coûte que coûte. Comme le dit le camarade Staline, un vrai communiste ne recule jamais. – C’est le truc pour se débarrasser des communistes, il suffit d’attendre qu’ils aient fini d’obéir aux ordres ! » Comme on le voit, les répliques fusent et les personnages à eux seuls donnent le ton. Les auteurs se sont également permis une caricature de Lino Ventura agrémentée de la célèbre réplique : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. »
On l’aura compris, l’auteur s’écarte quelque peu de la vérité historique…Quoique…Un premier tome réussi donc, mais l’ensemble pourrait vite s’écrouler au fil des albums. Une seule chose à faire dès lors : attendre le second volet de pied ferme.

J.W.

Le grand jeu, Jean-Pierre Pécau, Léo Pilipovic, Thorn. Editions Delcourt.

vendredi 23 novembre 2007

Du manga au cinéma

Voici notre premier reportage culturel.

Bien que les mangas connaissent à l’heure actuelle un franc succès, les japanimations (mangas animés) ne sont pas encore entrées dans les mœurs. Pour marquer le coup, nous nous sommes rendus au festival Mangattitude à Imagibraine. Même si le succès n’était pas forcément au rendez-vous, notre attention a été attirée par cet événement. Le son laisse à désirer, il faut bien le reconnaître, mais l’image vaut le détour.

J.H - S.C


lundi 19 novembre 2007

Littérature: Les cancres reconsidérés

Le nouveau Daniel Pennac Chagrin d’école, Prix Renaudot 2007 très contesté, nous plonge dans les tourments que vit le mauvais élève dans son quotidien scolaire. Une miséricorde pour les cancres ? Non ! L’ancien professeur de français nous transmet simplement son amour de l’enseignement qui touche tous les élèves, bons ou moins bons.

Et tout commence par un mauvais début : un piètre départ dans la scolarité pour le jeune Daniel Pennacchioni. Oui, le roman est largement autobiographique. On se laisse raconter les déboires du cancre qu’était Pennac avant de devenir l’auteur à succès d’aujourd’hui. Fort de son expérience, il explique comment le mauvais élève, persuadé d’être un con, se renferme dans sa propre nullité. Mais pas de panique, il suffit de bien peu de chose pour tirer d’affaire un abonné aux zéros. « Les professeurs qui m’ont sauvé (…) n’étaient pas formés pour ça. Ils ne se sont pas préoccupés des origines de mon infirmité scolaire. Ils n’ont pas perdu de temps à en chercher les causes et pas davantage à me sermonner. (…) Ils ont plongé. (…) Ils ont fini par me sortir de là. Et beaucoup d’autres avec moi. Ils nous ont littéralement repêchés. Nous leur devons la vie. » Ne vous y trompez pas ! Daniel Pennac ne tombe jamais dans le mélodrame ni dans la critique moralisatrice d’un système scolaire en perdition. Il ne cherche pas de coupable, il ne fait que constater la difficulté - qu’elle provienne de conflits familiaux, sociaux ou tout simplement d’un manque de confiance en soi - que présentent certains jeunes à décrocher leur baccalauréat. Il traite les cancres avec réalisme et casse l’image de l’imbécile heureux, content de foutre la pagaille, du "je-m’en-foutiste" de la première heure. Le mauvais élève est généralement un adolescent malheureux, blasé, qui n’en fout pas une, non pas par plaisir mais par peur de ne pas comprendre, de se voir confirmer qu’il est bien celui qu’il croit être. « (…) en profiter pour résoudre quelques problèmes, à commencer par les plus urgents de tous : cette peur de ne pas y arriver, cette tentation de t’en foutre (…). Il y a des tas de gens, dans cette ville, qui ont peur de ne pas y arriver et qui croient s’en foutre… Mais il ne s’en foutent pas du tout ; ils friment, ils dépriment, ils dérivent, ils gueulent, ils cognent, ils jouent à faire peur (…) » Le cancre devient ici, non pas l’élève à rejeter, le pollueur des bonnes consciences mais le jeune à rassurer, à persuader qu’il a des capacités intellectuelles. Répétons que ce roman-document contient de petites parcelles de vie de Daniel Pennac. Les pages sont parsemées d’anecdotes relatives au travail de ce dernier avec ses élèves et, les méthodes utilisées par le professeur Pennacchioni font souvent réfléchir et parfois sourire. A souligner que tout n’est pas toujours rose et que l’auteur de la saga Malaussène n’hésite pas à nous parler de certains échecs rencontrés au cours de sa carrière.

L’amour des livres
On n’y coupe pas et honnêtement, tant mieux ! Impossible pour Daniel Pennac de ne pas faire référence à des œuvres littéraires. C’est un plaisir de lire une tirade, au détour de l’une ou l’autre page, d’un des auteurs appréciés par l’écrivain, plaisir de la lecture qu’il essaie d’inculquer à ses élèves et plaisir de rappeler ou de faire connaître à ses lecteurs des noms et des envolées lyriques. Et comme il le dit lui-même « M’occuper d’eux (les élèves) avec le clair souvenir de ce que je fus. Pour le reste, la littérature ! Le roman ! L’enseignement et le roman ! Lire, écrire, enseigner ! »

Et le mystère Renaudot dans tout ça ? Magouille ? Mystère… On dira qu’il y a deux sortes d’écrivains, ceux qui écrivent pour le plaisir d’écrire et ceux-là : « Ceux-là n’écrivent pas pour écrire, mais pour avoir écrit » confer Daniel Pennac in La petite marchande de prose. En gros, Pennac écrit par plaisir, pour se faire plaisir et j’imagine pour nous faire plaisir aussi. Il n’est sûrement pas de ceux qui relatent une histoire dans le but d’obtenir une récompense. Mais voilà, un beau jour, il reçoit un prix, Renaudot de surcroît. Va-t-il cracher dessus? Va-t-il le refuser ? Non bien entendu ! Et depuis lors, certains s’acharnent en criant à l’injustice. Il est vrai que le Renaudot récompense les meilleurs romans, pas les essais ! Mais si Chagrin d’école n’est pas un roman-fiction, on ne peut pas non plus le cataloguer comme essai. On dira qu’il s’agit d’un roman autobiographique avec des réflexions propres à l’auteur et un brin de fantaisie. Rappelons que Chagrin d’école est écrit sur le même modèle que Comme un roman, œuvre « Pennacienne » sortie en 1992 sur le thème du plaisir de la lecture, livre publié chez Folio et non pas chez Folio Essais. Vive la polémique ! De plus, l’écrivain est-il responsable? A t–il des comptes à rendre ? Et puis, entre-nous, le Prix Renaudot… Qu’est-ce qu’on s’en fout ! Daniel Pennac s’est vu décerner le prix, tant mieux pour lui ! Bien idiots ceux qui achètent un livre simplement parce qu’il a reçu l’éloge. Et quand on voit le nombre de romans soporifiques et facilement moralisateurs ou d’essais pompeux qui reçoivent ce genre de prix, (oui, j’ai envie d’être médisant !) on se dit que c’est presque une insulte pour Daniel Pennac dont les oeuvres sont loin, très loin heureusement, de ce qui peut se faire en la matière.


J.W.

jeudi 15 novembre 2007

Ciné: sélection 05/11 - 16-11

American Gangster : une version "black" du Parrain

A la sortie de la salle obscure, un seul mot sort de ma bouche : "chef-d'oeuvre". Comment ne pas penser autrement? C'est très simple, depuis le Parrain ou encore Scarface, aucun film centré sur la mafia ne m'avais autant "pris aux tripes".

Tiré d'une histoire vraie, le nouveau Ridley Scott décrit à merveille l' "urban jungle" qu'était New-York dans les Sixties. Dans ce film, le boss c'est Franck Lucas ( incarné par un Denzel Washington "glacial") : d'abord chauffeur de Bumpy Johson - le gangster qui contrôle Harlem à l'époque - qui se fait refroidir en pleine rue, il devient le Parrain du quartier. Comment? Très simple, à une époque où l'héroïne se consomme comme des petits pains à N-Y city, Franck Lucas a un coup de génie: il se sert des cercueils de soldats morts au Vietnam pour acheminer de la "pure" aux Etats-Unis. Résultat des courses, il vend un produit de meilleure qualité que la concurrence mais, à un prix moindre.

Du coup, le parrain black, qui tire sa façon d'opérer de la mafia made in Little Italy, amasse une fortune inespérée. La suite, est un polar d'une qualité rarement vue ces derniers temps. Car de l'autre côté, l'inspecteur Richie Roberts, incarné par un Russel Crowe amateur de femmes et incapable de gérer sa vie familiale, essaie de donner un rude coup au trafic de stup'.
Le résultat est remarquable: Ridley Scott, le réalisateur de Gladiator, nous sert un polar comme je n'en avais pas vu depuis très longtemps! On a tout simplement l'impression de regarder une version black du Parrain...

La bande annonce



Auf der anderen seite (De l'autre côté): Akin fait le lien entre ses deux cultures

Passé à un doigt de la Palme d'or à Cannes, le film de Fatih Akin avait tout de même reçu deux récompenses : prix du scénario et prix du jury œcuménique. Et autant le dire tout de suite, c'est mérité! Le cinéaste germano-turc réussit, en deux heures, à battir un pont très solide entre ses deux cultures. Avec succès...


Comme on le dit souvent,"le monde est petit" et, Akin le prouve tout au long de ce film. La mort conclut chaque volet du film mais ce qu'il en sort est un vrai message d'espoir, de rencontre entre deux cultures pourtant si éloignées. C'est aussi un message politique: pour l'entrée de la Turquie en Union Européenne comme une voie d'agissement de certaines tensions internes. Ici, le cinéaste turc dépeint parfaitement l'amour qu'il éprouve pour ces deux pays. Car, au final, l'autre leçon a en tirer, c'est que lorsque l'on est soi-disant étranger quelque part, on n'est pas obligé de choisir un côté... Akin montre qu'il tient autant à l'Allemagne qu'à la Turquie. Passons tout de même à un petit topo du film.

Le personnage principal, c'est Nejat dont le père tombe amoureux d'une prostituée turque de Brême. Un soir trop arrosé, il la tue. Nejat fuit sa vie allemande pour habiter Istanbul. Histoire parallèle: Ayten (fille de la prostituée) est un militante d'extrême gauche d'Istanbul, elle fuit son pays pour échapper aux autorités turques. En Allemagne, elle rencontre Lotte, une étudiante de laquelle elle tombe amoureuse. Au fil du film, ces deux histoires s'entrecroisent et Akin montre à quel point d'un côté ou, de l'autre, la mort est la même pour tous. petit extrait



Les fourmis rouges : à mourir d'ennui...

On a beau vouloir défendre au maximum le cinéma belge, avec Les fourmis rouges, il n'y a pas moyen...
Soyons sincère, ne nous enveloppons pas de gloriole nationale (le film est une coproduction RTBF), l'histoire est fade. Jugez-en plutôt : un père, dépressif chronique suite à la mort de sa femme, vit seul avec sa fille (incarnée par Deborah François). Son père en prise avec des problèmes d'argent, la jeune fille cherche par tous les moyens de gagner de quoi faire vivre la famille. Le film est long, lent. Le scénario ne donne pas envie de s'accrocher. La seule note positive, c'est la présence d'une Deborah François très crédible en tant qu'ado perdue.
Si je devais vous donner un conseil, allez voir le film par charité pour le cinéma de notre pays...mais prennez un bon coussin!



Stardust:

Au vue de la critique favorable de la plupart des journaux, il me tardait de voir Stardust et, à dire vrai, je m'étais laisser enthousiasmer par tant d'éloges. Force est de constater que bien mal m'en a pris!
C'est un compte de fée comme il en existe des centaines. Tout y est: des méchants, des sorcières, des gentils et une belle nana qui tombe amoureuse d'un prince charmant. Les filles encore un peu "fleur bleue" vont adorer, les autres pas.
La critique positive ne se justifie pas du tout... Seule la prestation de Robert de Niro en capitaine gay d'un bateau volant ( ce n'est pas une blague) vaut la peine. Il est tout simplement incroyable et, pour vous éviter d'aller donner de l'argent pour ce film, nous vous proposons le lien de LA scène du film. Pour le reste, ne vous faites pas de bile: les producteurs du film ont certainement fait du bénef...

A.S.