lundi 31 décembre 2007

L’Atlantide : le come-back

Atlantis, le premier roman de David Gibbins, sorti en 2005, fait son apparition en format poche. Présenté comme le Da Vinci Code d’une nouvelle génération », ce thriller historique mérite-t-il une place de choix dans nos bibliothèques ?

Il en aura fait couler de l’encre, le célèbre continent englouti ! Dire que l’origine de la légende remonte à plus de vingt siècles, apparaissant pour la première fois sous la plume de Platon : « Une grande île située au-delà de Gibraltar et nommée Atlantide. » On croyait le mythe refoulé au fin fond des consciences et de l’imaginaire mais… non !
Nous revoilà plongés, une nouvelle fois, au cœur de ce mystère pour le plus grand plaisir des « Atlantomanes ».
Le récit commence sur deux découvertes presque simultanées : la découverte d’un disque en or, parsemé de caractères inconnus, dans une épave et, un papyrus découvert sur une momie égyptienne, mentionnant le nom de la fameuse cité. Et le récit s’emballe : rencontre des différents experts et témoins des découvertes, déchiffrage de l’écriture, repérage du site où se trouvent les restes de la plus vieille civilisation du monde et exploration du dit site. Que du bonheur… ou presque ! Il est vrai qu’on se laisse emporter par les explications et autres théories des personnages mais il y a un hic, et un fameux ! « Tu peux oublier l’Atlantide pour le moment. On vient de tomber sur un sous-marin nucléaire russe. »

Et voici comment transformer un récit d’aventure en tentative de best-seller : prenez une histoire, aussi simple soit-elle, et ajoutez-y un trafic d’armes, un espionnage (le cas ici) ou une magouille politique à deux balles ! Voilà ! Pourtant ça ne partait pas trop mal…hélas ! On finit même par se demander si le titre du roman est bien choisi puisque la découverte de la légendaire cité d’Atlantis ne prend qu’un chapitre, le douze d’ailleurs ! alors que l’exploration du vieux sous-marin russe englouti en prend cinq et sans nous tenir vraiment en haleine !
Ensuite, on repart en direction d’un temple atlante pour se retrouver soixante pages plus loin en confrontation avec le méchant-qui-veut-dérober-les-missiles-nucléaires-du-sous-marin et qui n’est d’autre que le – surprise !- père d’un des membres féminins de l’expédition, membre qui fait, par ailleurs, les yeux doux au héros principal. Sans commentaire. Septante pages plus tard, exit le méchant et on replonge dans le cœur du temple millénaire pour une finition en apothéose sur une théorie intéressante de l’auteur quant à l’origine de l’anéantissement de l’Atlantide.
On a presque pas l’impression de lire deux romans en un, et c’est pas du bonus !

Et l’écriture dans tout ça ?
Mystère ? La mise en bouche, les premières découvertes effectuées ainsi que la révélation du pourquoi de la destruction de la civilisation atlante, sont écrites très simplement. On a l’impression de lire les écrits d’un professeur amoureux de son art, l’archéologie, et désireux de tout nous révéler, tant les détails sont nombreux et croustillants. Pas de doute là-dessus, David Gibbins est bien Docteur en archéologie. Et puis, il y a le reste, les trop nombreuses explications techniques et ultra soporifiques qui rendent la lecture difficile et très ennuyeuse. « Le masque était un casque enrichi au silicium qui suivait étroitement la forme du visage. Une fois prêt, Costas aida Katya à mettre son backpack, un équipement aérodynamique en polypropylène qui comportait un recycleur d’oxygène compact, un détendeur à deux étages et un tribouteilles renforcé au titane rempli à huit cents fois la pression ambiante. Les bouteilles de l’UMI étaient ultralégères et peu encombrantes, moins lourdes que l’ancien bloc monobouteille du scaphandre autonome et ergonomiques. Par conséquent, ils se rendaient à peine compte du volume supplémentaire. » Si, si ! Ou encore « Qu’est-ce que c’est que cette pellicule blanche ? demanda-t-elle. Toutes les surfaces étaient recouvertes d’une couche pâle semblable à de la glace. (…) C’est un précipité, répondit Costas. C’est sans doute le résultat d’une réaction d’ionisation entre le métal et le dioxyde de carbone, dont le niveau s’est élevé après l’arrêt des absorbeurs-neutralisateurs. » Merci Costas !
On se demande qui est à blâmer, l’écrivain, pour ne pas savoir mettre le halte-là dans ses explications ou l’éditeur, pour ne pas avoir demandé à l’auteur de calmer son emballement et d’avoir laissé publier ces passages qu’on croirait sorti d’un syllabus de polytechnicien.

On l’aura compris, Atlantis n’est pas ce que l’on peut appeler un roman à lire absolument. Pourtant, les découvertes du disque d’or et du papyrus étaient loin d’être inintéressantes et la théorie de l’auteur sur la fin de la civilisation atlante reste très innovante et donne à réfléchir. Il est dommage que David Gibbins se soit amusé à alourdir le récit tant avec ses explications techniques qu’avec l’intrigue politico-conne. Un roman conseillé, dès lors, aux seuls férus de civilisations disparues ou aux inconditionnels du mythe antique de Platon.

J.W.

samedi 29 décembre 2007

Réactions sur la playlist

Si vous souhaitez commenter notre sélection de morceaux, c’est ici. En suivant ce lien, vous pourrez écouter la playlist actuelle de Poing B. Sur cette page, on trouve les titres dans leur intégralité et en excellente qualité. Pour rappel, voici la liste des 15 morceaux disponibles sur le site :

Extreme - Play with me
Beastie Boys - Fight for your right to party
John Dahlback - Blink
Dave Gahan - Kingdom
Dropkick Murphys - Johnny, I hardly knew ya
Feist - My moon my man (Boys Noize Remix)
Lucio Battisti - I giardini di marzo
Lynyrd Skynyrd - Freebird
Pauline Croze - T'es beau
Rage Against the Machine - Killing in the name of SebastiAn
Ratatat - Lex
Sarah Bettens - Daddy's gun
The Tellers - Second category
Tryo - Con par raison
Just Jack – Lovefool

S.C.

La Playlist

mercredi 12 décembre 2007

ROD THE TV

Succédant à une courte série d’OAV(Original Animation Vidéo) au scénario prenant et riche en références (Beethoven, moïse, …), R.O.D THE TV, nous plonge dans un monde où réalité et grands classiques de la littérature se recoupent avec finesse.


R.O.D (Read Or Dream) reste une série originale et surprenante. Les premières images donnent déjà un bel aperçu de l’ambiance et du style choisi et voulu par l’auteur Hideyuki Kurata. Le générique s’ouvre sur une silhouette de femme qui rappelle sans aucun doute celui de Drôles de dames, une série culte de la fin des années 70, mettant également en scène trois héroïnes courageuses et sentimentales. Ce générique est d’ailleurs assez bien fait. L’auteur réussit à alterner plusieurs styles différents offrant aux téléspectateurs des passages d’action, des moments plus posés, le tout entrecoupé de dessins plutôt sexy.

Le thème du papier utilisé comme arme attire directement l’attention. Quoi de plus banal et « inoffensif » qu’une feuille de papier? Mais qui ne s’est jamais coupé avec ça? Ajoutons à cela, des personnages charismatiques et bien dessinés, un scénario débordant d’action et de sensibilité et surtout une scène finale très intéressante. Imaginez Londres où les récits de Sir Arthur Conan Doyle et d’Herbert Orson Wells fusionnent pour aménager le royaume au goût d’un Leader naissant : The Gentleman.

J.H.

lundi 10 décembre 2007

Un grand "Віго Moртэнсэн" pour un grand film



















"Віго Moртэнсэн", Vigo Mortensen en version russe, est à l'affiche du dernier film de David Cronenberg: Eastern Promises (Les promesses de l'ombre), un thriller noir et violent sur le milieu des gangs russes à Londres. L'acteur a vraiment la tête de l'emploi.

Anna, sage-femme retrouve le journal intime d'une jeune fille russe qui meurt durant son accouchement. Cherchant à retrouver la famille de l'enfant, elle tombe sur un vieux monsieur, patron d'un restaurant russe. Bien vite, Anna (interprétée par la belle Naomi Watts) se rend compte que le vieillard aux apparences sages, n'est autre qu'un boss de la mafia russe. Son chauffeur et homme de sales besognes, Nikolai (Vigo Mortensen) est balancé entre la belle infirmière et sa loyauté envers le gang.Kirill (Vincent Cassel), le fils du chef le considère en plus comme son meilleur ami. Petit à petit, Anna met son entourage en danger en continuant à roder autour du monde de la mafia russo-londienne.
Soulignons d'abord, que David Cronenberg est égal à lui-même en signant un film monstrueux , tout en intensité. Il n'y a pas à dire après American Gangster le mois dernier, nous sommes vraiment gâtés côté films de gangster, en cette fin de l'année 2007. Les acteurs ajoutent une plus-value à cette histoire déjà très bien tramée à la base. Vigo Mortensen, en accomplisseur des basses besognes du gang, est tout simplement glacial dans ce film: la tête, l'accent, les rictus, tout y est.. on croirait voir Poutine! Vincent Cassel est tout aussi excellent: on croirait qu'il a toujours parlé russe. Il montre encore une fois toute l'étendue de son talent et, il semble être le nouveau petit chouchou français du cinéman américain (après ses rôles dans Ocean's twelve et sa suite). Maintenant, soyons sérieux (et augmentons nos chances auprès de la bellissima Monica Bellucci), il pourrait rester dans ce rôle toute sa vie, on croirai qu'il est né comme ça tant sa tête colle bien au personnage : un rustre soiffard, affamé de violence et d'alcool.
Enfin pour conclure, il faut souligne que la scène finale, d'une violence innouie et tout en nudité, vaut vraiment plus que le détour tant pour les mecs, que pour les filles! Bon film! La bande-annonce

A.S.

Deux beaux navets au ciné












Les deux mondes: Poelvoorde joue les messies

Le marathon de Benoît Poelvoorde démarre sur les chapeaux de roues avec la sortie du film Les deux mondes, suivi dans de Cow-Boy, Les randonneurs à Saint-Tropez et le futur blockbuster français de l’année 2008 : Astérix aux jeux Olympiques. Attention au risque d’indigestion pour tous ceux qui ne le supportent pas ! Pour son premier rôle dans un film fantastique, notre comédien national se montre plus en forme que jamais. Dommage que le spectacle ne soit pas à la hauteur de son talent…

Dans un rôle taillé sur mesure, Benoît Poelvoorde incarne un restaurateur de tableaux falot dont la vie s’écroule du jour au lendemain : après avoir retrouvé son atelier complètement inondé et avoir perdu son travail, sa femme lui annonce brutalement qu’elle le quitte pour un autre. Complètement abattu et égaré, il se réfugie chez ses parents. C’est dans leur cuisine que le pauvre homme se retrouve mystérieusement aspiré dans le sol. Traversant le temps et l’espace, il atterrit dans un monde primitif où une peuplade primitive, prisonnière d’un tyran cannibale et de son armée, voit en lui le messie qui la libérera enfin de l’oppression.

Disons le tout de suite, ce film ne restera pas dans les annales comme étant un véritable chef-d’œuvre humoristique. Si l’idée loufoque proposée par le scénario fonctionne plutôt bien, elle n’est pas suffisamment exploitée sur la longueur par le réalisateur Daniel Cohen qui nous pond un spectacle manquant de saveur et d’excitation. Heureusement, un magistral Benoît Poelvoorde montre l’étendue de son talent d’acteur comique tout en nous régalant de savoureuses répliques piquantes et cyniques.

Comme la plupart des films contemporains produits dans l'Hexagone qui visent un grand public, Les deux mondes est une super-production à la sauce hollywoodienne où l’on ne s’ennuie pas, certes, mais où le manque d’ambition et de profondeur est flagrant. Sans Poelvoorde, ce film serait passé directement aux oubliettes, un peu comme tous les films de Patrick Sébastien. Si vous avez envie de vous détendre en abandonnant temporairement votre cerveau à l’entrée du cinéma ou, tout simplement si vous êtes fan de l’acteur namurois, alors ruez-vous sans tarder dans les salles obscures pour découvrir ce film. Si vous avez envie de rouler des mécaniques, par contre, passez votre chemin sans vous retourner.




Hitman: histoire de "gunfights vidéoludiques"

Hitman est la nouvelle adaptation d’une série de jeux vidéo au succès mondial. Armé d’un budget conséquent, ce thriller survitaminé n’est qu’une suite de tueries sans saveur au scénario tenant sur un ticket de métro.

L’histoire est des plus basiques de la première à la dernière seconde : l’agent 47, un tueur professionnel dégommant tout sur son passage se retrouve lui-même au centre d’un mystérieux contrat où la C.I.A., le F.B.I. et même Interpol entrent en scène. Ça canarde de partout pendant nonante minutes alors que le récit s’essouffle en moins de temps que Carlos pour courir un cent mètres !
Timothy Olyphant incarne sans aucune conviction l’agent 47 dans une aventure calquée sur les péripéties de James Bond et de Jason Bourne. Produit par EuropaCorp (la société de Luc Besson) et réalisé par Xavier Gens, un néophyte français, ce film est à l’instar de toutes les autres adaptations de jeux vidéo : un bon gros navet bien juteux. Depuis 1992 et la sortie de Super Mario Bros, les studios cinématographiques américains et européens ont bien compris que les adaptations de jeux vidéo au cinéma représentaient une manne financière extraordinaire et quasi inépuisable. Les gamers ont toujours rêvé de voir leurs personnages virtuels préférés sur grand écran. Si leurs souhaits ont été exaucés, les résultats obtenus sont des plus médiocres et souvent ridicules, les films ne proposant que des scénarios misérables où l’objectif recherché est tout simplement de vider les poches des férus de jeux vidéo. Alors que de talentueux cinéastes n’arrivent pas à trouver écho pour leurs différentes idées auprès des producteurs, il est regrettable de constater que ces derniers ne semblent prendre en compte que des projets rentables et médiocres. La loi de l’argent est partout, même dans le septième art, et les pigeons sont les spectateurs qui vident leurs poches pour des films sans personnalité. Malheureusement, les choses sont loin de changer vu les scores monstres réalisés par ce genre de film. Pour ceux qui désiraient goûter aux joies d’un véritable thriller qui s’écarte des sentiers battus des blockbusters, précipitez-vous sur Les Promesses de l’ombre (voir critique), le nouveau chef-d’œuvre de David Cronenberg.

J.D.